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Quels sont les risques annoncés en consommant ce colorant ?

Aujourd’hui les aliments ne contenant pas de colorant sont de plus en plus rare. Or, les risques annoncés par ce colorant sont nombreux. En effet, sa consommation chez certaines personnes peut entraîner de nombreuses conséquences sur la santé.

 

Risques : 

 

La tartrazine E102 fait partie des colorants très toxiques pour notre santé et donc à éviter. En effet, la consommation de produits contenant ce colorant peut entraîner :

 

- Des crises chez les asthmatiques car c’est un allergisant intense,

 

- Un syndrome d’hyperactivité chez les enfants s’il est associé à des benzoates c’est-à-dire les additifs de E210 à E215 (On estime actuellement qu'un enfant sur 400 se soigne pour de tels troubles.),

 

- De l’urticaire et de l’eczéma si elle est couplée avec de l’aspirine.

 

- De plus, il contient des toxiques multiples : cancérigène, mutagène, tératogène (responsable de malformations), neurotoxique, immunotoxique…

 

Respectivement, indice de toxicité du produit (dans le rouge), signe nocif et signe toxique.

Réglementation :

 

L’utilisation de cet additif est très règlementée à différentes échelles :

 

- au niveau international par la FAO (Food and Agriculture Organization), l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), ou encore la WHO   ( World Health Organization),

- au niveau européen selon un protocole strict: « codex alimentarius » ,

- au niveau national par le Conseil Supérieur d’Hygiène de France et l’Académie de Médecine.

 

A la suite d’une nouvelle étude faite à l’université de Southampton au sujet de l’effet de certains colorants alimentaires sur le comportement des enfants, le parlement européen a décidé que tout aliment contenant les colorants E102-E104-E110-E122-E124-E129 doit porter sur son emballage la mention suivante : « Peut avoir des effets indésirables sur l’activité et l’attention chez les enfants » (décision du parlement européen le 10 juillet 2010).

 

Interdictions :

 

Ce colorant est totalement interdit dans certains pays comme la Tunisie, l'Autriche, la Finlande et la Norvège.

En France, elle est également interdite dans l’industrie textile (traitement des cuirs et des peaux) mais autorisée dans l’alimentation et les médicaments comme dans le sirop pour la toux.

 

DJA :

 

 

La dose journalière admissible (DJA) (en anglais : Acceptable Daily Intake ou ADI) ou dose journalière tolérable (DJT) représente la quantité d'une substance qu'un individu moyen de 60 kg peut théoriquement ingérer quotidiennement (tous les jours), sans risque pour la santé. Elle est habituellement exprimée en mg de substance par kg de poids corporel.

Le concept de DJA a été inventé par le professeur René Truhaut, membre de l'académie des sciences. Il a été introduit pour la première fois en 1961 par le comité international mixte FAO-OMS d'experts sur les additifs alimentaires (JECFA) et plus tard utilisé par le Conseil de l'Europe.

Au début du XXIe siècle, la DJA est le meilleur outil pour exprimer la relation entre l'innocuité d'un additif et la consommation par l'homme. Elle représente une estimation de la toxicité chronique (à long terme).

 

La dose journalière admissible de la tartrazine E102 est de 0 à 7.5 mg par kilo de masse corporelle et par jour. 

 

 

Afin de réellement connaître les dangers de ce colorant, nous sommes allées voir un allergologue et un nutritionniste, afin qu’ils nous renseignent sur certains points...

 

Entretiens et interview avec des spécialistes dans le domaine de la nutrition et des allergies 

 

Entretien avec Hogendijk Sietse

FMH en Médecine Interne
FMH en Allergologie et Immunologie Clinique

 

Groupe TPE : « Comment les colorants agissent-ils sur l’organisme et plus particulièrement au niveau des allergies ? Quel rôle jouent-ils? »

Hogendijk Sietse : « Tout d’abord, il faut savoir que l’on utilise principalement les colorants pour donner de la couleur à l’aliment, mais ils sont aussi utilisés pour une sorte de « sécurité » lors de la prise des médicaments (en effet, cela permet de bien dissocier ces-derniers). Cela rend le médicament plus attractif, mais n’a pas d’intérêt thérapeutique. On peut dire que les essais cliniques n’ont pas montré d’influences. Après, il peut tout de même amener à une action toxique, une intolérance ou une allergie. Lors de la première prise de l’aliment contenant un dit-colorant, l’organisme reconnaît la substance étrangère et la rejette grâce aux anticorps en douceur. La première rencontre avec le colorant se passe relativement bien. Cependant là, où le cas se complique, c’est lors de la deuxième prise du dit-colorant. Certains anticorps (IGE) font face et reconnaissent le colorant alimentaire et réagissent nocivement pour le patient. C’est un peu un paradoxe. »

 

Groupe TPE : « Y-a-t-il une prise journalière maximale conseillée ? Si oui, quel est le terme exact ? »

Hogendijk Sietse : « Il y a en effet une dose journalière admissible (DJA), cela résulte cependant plus des compétences d’une nutritionniste ou diététicienne pour répondre à cette question (Cf. Interview Amélie Monceau). Il faut cependant savoir que lors de la mise en route sur le marché d’un colorant, il y a de nombreuses demandes d’autorisation, donc des études aux préalables effectuées. »

 

Groupe TPE : « Avez-vous déjà rencontré un cas d’allergie causée par les colorants ? »

Hogendijk Sietse : « Il y a très longtemps, j’ai eu à faire à des allergies dûes au tartrazine . Cette réaction se retrouvait croisée avec l’aspirine (car cela ne faisait pas très bon ménage) ainsi qu’une avec le rouge cochenille. Ce dernier est souvent utilisé en Egypte pour les teintures. Néanmoins ces allergies ne se voient plus beaucoup, cependant auparavant oui. La réaction d’allergie au bleu de patenté est moins fréquente.»

 

Groupe TPE : « Comment peut-on y remédier ? Traitements, alimentations … ? » 

Hogendijk Sietse : « Il faut éviter de consommer des produits contenant les allergènes (lire les étiquettes figurant au dos du produit maintenant obligatoire qui précise les colorants utilisés.) »

 

Groupe TPE : « Vous parle-t-on des colorants dans vos études/formations ? »

Hogendijk Sietse : « Lors de nos études, on nous en parle qu’un petit peu, vraiment pas beaucoup. Je pense que cela concerne plus les nutritionnistes et diététiciennes. De plus, cela s’atténue car il y a de nombreuses allergies, mais surtout plus d’intolérances. »

 

Groupe TPE : « Est-ce que l’allergie aux colorants est-elle un sujet tabou ? »

Hogendijk Sietse : « Ce n’est pas vraiment tabous, c’est seulement un sujet difficile à explorer, moins fréquent que les autres allergies.  (ex : intolérance moins fréquente que celle aux conservateurs). »

 

Entretien avec Maghdessian Raffi : 

 

 

Responsable du Service Nutrition

Nutrition

Obésité

 

Formations :

Certificate of Advanced Studies HES-SO de Praticien Formateur (Reconnaissance d’acquis)
Delémont, Suisse, avril 2013

Maîtrise ès sciences (M.Sc.) en nutrition Université de Montréal, Canada
Note moyenne des cours réguliers : 5,7 sur 6 2008-2010    
Mémoire : la contamination de la nutrition par l’ascorbylperoxyde perturbe le métabolisme énergétique chez le cochon d’inde nouveau-né

Diplôme Universitaire de nutrition artificielle
Université Paris Descartes, Paris, France 2006-2007

Obtention a posteriori du titre diététicien diplômé HES OFFP, Berne, mai 2010
Diplôme de Diététicien(ne)s CRS Ecole de Diététicien(ne)s, Genève 1998-2001


Publication :


Raffi Maghdessian, François Coté, Thérèse Rouleau, Ali Ben Djoudi Ouadda, Emile Levy, Jean-Claude Lavoie
Ascorbylperoxide contaminating parenteral nutrition perturbs the lipid metabolism in newborn guinea pig. J Pharmacol Exp Ther. 2010 Jul;334(1):278-84.

COMMUNICATION ORALE
Raffi Maghdessian, Reza Kethari
Le stress oxydatif : approche nutritionnelle pour lutter contre le stress oxydatif des patients en soins intensifs (cas clinique). Société Tunisienne d’Anesthésie, d’analgésie et de Réanimation, Avril 2013, Hammamet, Tunisie.
Raffi Maghdessian, Thérèse Rouleau, Jean-Claude Lavoie
Ascorbylperoxide contaminating parenteral nutrition perturbs the energy metabolism leading to higher plasma triacylglycerol. SFRBM, Septembre 2009, Santiago, Chile.
 

Bourse :


Bourse FESP 2008-2009 pour étudiant à la Maitrise du département de nutrition de l'Université de Montréal, Canada.

Association Professionnelles :

SSNC, Société suisse de Nutrition Clinique
ESPEN, European Society for Clinical Nutrition and Metabolism
SFNEP, Société Francophone de Nutrition Clinique et Métabolisme
ASA, Association suisse pour l’Alimentation
ASDD, Association suisse des diététicien(ne)s diplômé(e)s
ADIGE, Association genevoise des diététicien(ne)s diplômé(e)s
ROCADH, Groupe Romand des Cadres Diététiciens Hospitaliers

 

Groupe TPE : « Il y a-t-il une Dose Journalière Admissible (DJA) pour les colorants ? Si oui, quelle concentration  du jaune de tartrazine et bleu de patenté? »

Maghdessian Raffi : « Il y a en effet une DJA obligatoire pour les colorants. Pour qu’un colorant circule sur le marché, il faut au préalable monter 3 dossiers : Dossier technique et technologique, dossier toxicologique, dossier analytique. Cette DJA  est exprimé en mg/kg. Elle se passe sur 2 ans et 2 générations. Les expériences sont effectuées sur des rats ou souris de laboratoire. On prend la plus petite dose sur lequel il y a le plus petit effet de différence au niveau comportemental ou visible à l’œil nu. On multiplie cette dose par 100 pour la différence interespèce puis encore par 100 pour la différence individuelle. (C’est le facteur de sécurité) La concentration du jaune de tartrazine est la suivante : 7.5mg/kg, celle du bleu de patenté : 15 mg/kg »

 

Groupe TPE : « Voyez-vous souvent des patients ayant des problèmes ou s’interrogeant sur les colorants alimentaires ? »

Maghdessian Raffi : « Depuis que je suis installé, je n’ai jamais rencontré de personne allergique aux colorants alimentaires. Il n’y a pas vraiment d’interrogation de la part des patients sur les colorants alimentaires, mais plus à propos des produits dits « light », ou 0%. Cependant des cas sont quand même présents, le thème est abordé pendant nos études.

 

Groupe TPE : « Quelles recommandations donneriez-vous aux personnes ayant des problèmes avec les colorants alimentaires ? »

Maghdessian Raffi : « Pour les personnes atteintes de d’allergie ou d’intolérance (cf. entretien allergologue) les conseils que je peux donner est de lire l’étiquette des produits alimentaires avant de consommer. C’est la meilleure solution. » 

 

Groupe TPE : « L’allergie aux colorants, est-il  un sujet plutôt tabou (on peut voir sur internet que c’est peu répandu) ? »

Maghdessian Raffi : « Le sujet n’est pas trop étendu, dans la mesure où on ne peut pas vraiment déterminer  avec certitude les conséquences  des colorants. De même, dans le cursus des études ; bien qu’on nous en parle dans notre formation ; ce n’est pas le problème premier des patients. »

 

Groupe TPE : « En tant que diététicienne/nutritionniste, faîtes-vous attention  aux produits que vous mangez comportant des colorants ? »

Maghdessian Raffi : « A titre personnel, je n’irai pas en rajouter dans ma cuisine. Mon conseil personnel est de manger diversifié avec ou sans colorant. Après,  c’est difficile pour l’industrie de faire sans. Ils les utilisent pour diverses raisons : l’attrait du produit, pour élargir une approche sensorielle, resituer le consommateur dans le produit … »

 

Conclusion de l'expérience :

 

Les deux interviews nous ont apporté des informations claires concernant le rapport des colorants et de la santé des consommateurs. Quand bien même les cas d'allergies et de réaction envers les colorants sont faibles, les risques sont tout de même bien présents, et particulièrement avec le jaune tartrazine E102.

 

CONCLUSION DE LA SOUS-PARTIE :

 

La consommation de colorant E102 n'est pas sans risques. En effet, nos recherches documentaires, déjà alarmantes, n'ont été que confirmées par les entretiens réalisés avec les spécialistes. Serait-il alors possible que le E102 soit un agent mutagène, reponsable de cancers ?

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